Le 31 décembre dernier, j’ai “quitté” Decathlon : fameuse et fabuleuse entreprise.
J’ai toujours un peu de mal à utiliser ce mot “quitter” : je le trouve plutôt adapté à des relations intimes, et je le trouve déchirant, un peu mélodramatique, mais aussi sec, presque violent.
Je suis convaincue que ce mot a participé à ma difficulté à prendre ma décision de partir… jusqu’au jour où j’ai trouvé un mot qui correspondait mieux à mon état d’esprit : le DÉPART.
J’ai en effet réalisé la double signification du départ : on l’utilise pour signifier que l’on part d’un endroit, mais aussi pour signifier le début de quelque chose, d’une nouvelle aventure.
On l’utilise pour un départ en retraite par exemple : la personne retraitée part de l'entreprise, mais dans l’inconscient collectif, on sait bien qu’elle commence une nouvelle vie…
Alors pourquoi ne pas l’utiliser pour un départ souhaité ?
Après 25 ans en tant que salariée, ce nouveau mot DÉPART m’a aidé à prendre l’une des décisions les plus difficiles mais aussi les plus structurantes de ma vie !
Je n’ai pas pris cette décision au hasard et sans y réfléchir. D’ailleurs, il ne suffit pas de "réfléchir" pour oser partir d’une entreprise pareil, car à côté de la raison, le cœur, les tripes et le corps ont besoin chacun de faire leur chemin.
La raison me disait : “mais tu es folle Peggy !! C’est une boîte où tant de gens rêvent de travailler, où l’environnement de travail est incroyable. Tu as une stabilité financière qui te permet de faire vivre ta famille dans la joie et la juste abondance, tu travailles avec des personnes brillantes, bienveillantes, compétentes et sympa !”
Le cœur quant à lui me disait : “Peggy, tu ne te sens pas bien depuis 2 années, je ne vibre plus beaucoup tu sais… Tu deviens souvent irritable. J’ai mal régulièrement. Je perçois chacune de tes émotions et surtout l’impact quand tu dois au fur et à mesure faire l’impasse sur les tâches qui ont du sens pour toi. Je ressens ta solitude. Les organisations ont changé, et dans la foulée, tu es loin de ce que tu réalisais auparavant et des personnes avec lesquelles tu aimes tant travailler, être et rire. Avant, tu étais fière de toi, et ça me faisait palpiter… “
Les tripes étaient combatives, toujours occupées à résister, à me donner du courage pour continuer, pour rester performante malgré une énergie vitale moins présente. Elles s’assuraient que je reste impactante, que je continue à essayer de bien faire pour les personnes qui comptaient sur moi.
Ma raison et mes tripes s’entendaient très bien, jusqu’au jour où le cœur a lâché et a soudainement explosé. Je me souviens très bien du moment précis où ça s’est passé : c’était dans ma voiture, j’écoutais le dernier album de l’un de mes chanteurs préférés, Ben Mazué. Il y parle de rupture positive, de belles histoires qui se finissent bien, “et d’autres pourries qui se prolongent”, “on se sera bien battu, tu m’auras tellement plu, on aura tellement ri, notre histoire est une immense victoire”
Mon cœur m’a alors fait pleurer en sanglots; ces paroles mille fois entendues, il me les a faites écouter avec un nouveau regard : oui, quitter Decathlon, ça serait une rupture, une séparation, la fin d’une histoire, et oui, j’avais une relation intime avec mon travail et cette entreprise humaine. Je pouvais être fière, être reconnaissante, mais il était temps pour moi de lâcher, j’étais désormais prête à PARTir DE…
Alors, j’ai rompu mon contrat CDI avec Decathlon, mais je reste Decathlonienne dans l’âme, et je garderai les liens humains, les valeurs, les souvenirs, les apprentissages, les personnes que j’aime.
Je veux vivre cette période de ma vie comme un nouveau départ, le commencement d’un vide créateur et de nouvelles découvertes.
J’ai 1000 idées, j'ai de l'énergie. Je ne suis plus triste, je me sens juste plus libre. En acceptant de lâcher prise, j’ai écouté mon coeur, enfin !
Je vais commencer à prendre le temps (et ça ne va pas être si simple que ça…)
Je vais (re) commencer à prendre soin de moi, pour pouvoir bien prendre soin des autres
Je vais commencer les (dep)arts plastiques
Je vais (re) commencer à lire et à m’inspirer
Je vais (re) commencer à prendre du temps pour mes proches
Je vais (re) commencer à vivre
Je vais (re) commencer à rencontrer et partager
Je vais (re) commencer à créer de nouveaux projets pour [se]Réaliser…
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